Returns

Photographies de Fakhri El Ghezal

Textes : Hela Djobbi et Mohamed-Ali Berhouma

LE LIVRE :

« Nous écrivions qu’il préfère aller, et donc retourner, car lui-même vient de là. On le lui rappellera, lorsqu’étudiant aux Beaux-arts de la capitale, en temps de relâche, il prenait le chemin du retour vers sa ville natale, Akouda. Ses premières pellicules le racontent dans la série photographique « Train n°6 » réalisée entre 2004 et 2006. C’est déjà là que le photographe s’attache au geste du retour. Dans la gare, dans ce train n°6 vers le Sahel tunisien, il choisit de faire entrer dans le champ ces gens du hors-champ ou encore ces gares hors du temps aux horloges Paul Garnier.

Aussi, ces chemins du retour vers les pays du hors-champ, El Ghezal s’y embarque presque naturellement lorsqu’on l’invite à proposer des vues du pays2. Entre 2012 et 2013, sur ces chemins de la région de Zaghouan, le photographe déroulait, dans ses boîtiers argentiques, un peu plus d’une quinzaine de pellicules, en noir et blanc et en couleur. De cet ensemble, il présentait en 2016 quelques clichés appelant les regards à voir autre chose que le champ habituel vendant la Tunisie au monde.  » Mohamed-Ali Berhouma

 

« Le jour du retour diffère de tous les autres : le temps y est autre, le chemin emprunté aussi. C’est un état singulier, guettant la première lumière de l’aube, parfois même la devançant, rêvant de faire vibrer tous les sens à l’unisson de la terre.

Les images capturent le retour de l’autre au sien. Fakhri El Ghezal suit les étapes d’une introduction progressive à ce qui peut incarner le lieu d’origine, là où la terre et le ciel se confondent et ouvrent grand leurs bras, jusqu’à ce que le cadre se resserre et que le foyer devienne l’ultime forme du pays.

Entre l’infinité de la terre et l’espace intime du logis, le chemin trace un itinéraire sans en préciser la direction.

Et si l’on scrute ces photographies, on y perçoit que toutes les créatures sont en retour : les oiseaux, par exemple, se dressent fièrement sur les colonnes de l’Histoire, y trouvant halte ou nouveau point de rassemblement, tout en se préparant aux saisons de migration et de retour.

Mais qu’est-ce qui définit le retour ? Est-ce la direction empruntée, ou cette allégresse sourde qui anime l’âme ? »  Hela Djobbi

LE PHOTOGRAPHE :
Fakhri El Ghezal (Né à Akouda en 1981) est un artiste visuel et cinéaste indépendant tunisien, dont la pratique inclus la photographie argentique, la vidéo, la peinture, le dessin et la calligraphie ou encore des hybridations entre eux. Depuis 2008 il peint et pratique la pyrogravure sous le pseudonyme “Ibrahim Màtouss”. À partir de 2016, il pratique la calligraphie et le tag sous le pseudonyme [Weld Hlima].Dans l’oeuvre de El Ghezal, “il s’agit toujours de la lumière, de la manifestation par la lumière et dans la lumière”(1),qui surgit à travers des dispositifs de la mémoire enfouie, des traces révolues et révélées.Son travail a été présenté dans de nombreux festivals, foires et expositions internationales, dont les Rencontres africaines de la photographie à Bamako, la Documenta Fifteen de Kassel, au New Museum à New York, au MUCEM à Marseille ainsi que le centre d’art vivant de Tunis. Il a également participé aux rencontres cinématographiques de Carthage en Tunisie, au Locarno Film Festival en Suisse et au festival du court métrage ce Clermont-Ferrand en France.

 

Parution mai 2025

  • format 16,5 x 23,5 cm
  • 104 pages sur papier couché mat 200gr, couverture cartonnée
  • impression bichromie
  • Trilingue français-anglais-arabe,
  • 64 photographies
  • Collection ART PHOTO
  • ISBN 9789938971644

Éditions Lalla Hadria Editions – Tunisie
prix public : 49 DT / 24 €

 

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